La révolte du peuple

par Christophe Hordé

Depuis 4 semaines, les gilets jaunes bloquent, manifestent et surtout discutent et revendiquent. De par mon activité, j’effectue de nombreux déplacements et j’ai pris le temps de discuter d’Est en Ouest avec les gilets jaunes. Contrairement à l’image que le gouvernement a essayé de diffuser ce ne sont pas des militants d’extrême droite et de la France insoumise, même s’il y a en a, très minoritaire. Ce sont des artisans, des ouvriers des abattoirs, des auto-entrepreneurs, des intérimaires, des jeunes, des vieux.

De nombreuses femmes sur présentes sur les ronds-points. Ces femmes qui subissent particulièrement la précarité travaillent le plus souvent à temps partiel ou multiplient les emplois. Pour donner un exemple, les aides domiciles, très nombreuses en campagne, utilisent leur véhicule personnel pour leur déplacement entre deux familles, le remboursement de leur indemnité kilométrique n’a pas été revalorisé depuis 12 ans soit 0,35cts du Km.

Autre exemple, le gouvernement détricote peu à peu notre système social : les personnes placées sous tutelle par décision de justice, ont souvent des handicaps de toutes sortes. La tutelle est gérée par une association, familiale ou spécialisée. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont concernées. À partir de janvier 2019, l’État retiendra sur leur pension d’handicapé 15€ par mois pour frais de gestion de leur dossier, leur pension étant de 860€ par mois au maximum.

Depuis l’arrivée de Macron c’est ce cumul de mesures, baisse des APL, suppression de la prime d’activité pour les accidentés du travail, etc qui exaspère la population. Les gilets jaunes ont le sentiment d’être traités comme des gueux et comme des riens par notre Président. D’où l’impressionnante haine que lui et l’oligarchie récoltent.

Pour tenir depuis 3 semaines jours et nuits sur les points de blocage, il faut vraiment avoir la rage au ventre. Les gilets jaunes ne céderont pas et la mesure d’augmentation de 100€, qui est une usine à gaz, ne fait que renforcer la détermination de la majorité d’entre eux.

Je suis administrateur à la CAF du 35 et commissaire à la commission de surendettement d’Île et vilaine, j’ai donc une vision de la réalité que les députés d’En Marche n’ont pas. Si nous n’avions pas les aides sociales, 1/5 ème de la population serait dans la pauvreté. La majorité de la population ouvrière et employée est sur la corde raide et au moindre imprévu bascule dans le rouge.

Il y a un sentiment profond d’inégalité que la politique du gouvernement accroît. Le mouvement des gilets jaunes est massivement soutenu par la population dans les campagnes et les villes moyennes, c’est un mouvement de fonds qui n’est pas prêt de disparaître.

Cette révolte exprime un besoin d’égalité plutôt rassurant pour l’avenir.

 

33 réponses sur “La révolte du peuple”

  1. Il n’y a pas d’augmentation du SMIC de 100 euros. Le terme est abusif et c’est ce que voulait Macron, faire croire à une augmentation de salaire.Il s’agit d’un « chèque misère » comme il existe un chèque vacances. Voté par le parlement, un prochain vote peut le défaire. Pas de prise en compte pour la retraite ou le chômage; Le cumul de sommes déjà prévues détaillé partout et dépendant du revenu du ménage donc non versé à toutes les personnes au smic et pas du tout au temps partiels. Ce montant versé par l’état montre que le travail n’est plus valorisé ni reconnu. Un employeur va profiter du travail et la collectivité va payer à sa place. Quel monde ! et surtout cette annonce dévalorise une fois de plus la parole politique.

  2. Il faut rendre hommage aux gilets jaunes.
    Depuis environ dix ans, un bail, je lis les publications de François Leclerc et Paul Jorion, depuis dix ans j’entends un certain monde se plaindre des politiques menées en France ou dans les instances européennes, dix ans de contestations, dix ans de critiques sans que rien ne bouge, sans que rien ne change, dix ans d’arguments construits, dix ans de réflexions axées sur de multiples « ronds points » des affaires publiques, en vain.
    En un mois, les gilets jaunes, les petites mains, les sans grades viennent de renverser la table.
    Chapeau bas ! Je redis, bravo et merci !

    1. Je viens d’écrire un petit post en ce sens sur le blog de FJ : peut-être sont-ils plus sages et plus patients que nous . Moi je suis tout à fait d’accord avec vous .

  3. Bon article !
    Et il faut y ajouter la précarité des postes de travail qui est allée croissante et qui menace les gens depuis l’envolée du chômage il y a 20 (30 ?) ans et qui grandit à mesure. On peut avoir un CDI et avoir peur (ce n’était pas le cas avant, on pouvait même quitter pour une meilleure place), alors les petits boulots de merde d’aujourd’hui tirent l’inquiétude de plus en plus. Ras le bol…

  4. L’acte V a comme seule justification de préparer l’acte VI. Demain à St Lazare, nous avons nos dirigeants dans la rue. Il faut aller les voir, et exiger d’eux qu’ils s’unissent et constituent une même unité, que lors du référendum anti-europe de 2005. La sortie de crise passe par un appel clair de l’ensemble des directions ouvrières, partis syndicats, pour le samedi 22 décembre, sur la place de la Concorde, un rassemblement national et central, avec comme seul mot ordre celui des gilets jaunes : MACRON DEGAGE !

    Nous sommes entrain de vivre une situation révolutionnaire d’une dimension historique. Ou notre pays va verser de notre côté, ou il va tomber du côté de nos pires ennemis ! Le statu quo est impossible. Engageons toutes nos forces pour que triomphe la jeunesse, le prolétariat, la petite bourgeoisie travailleuse, contre l’oligarchie bourgeoise et son président Macron.

    A BAS LE TYRAN DU CAC 40 !

    On tombe traditionnellement du côté où l’on penche ! Et le Peuple est historiquement à gauche ! Il en faut des petites trahisons et des grandes capitulations pour qu’un Peuple cherche son salut du côté de la démagogie d’un Lepen ! C’est maintenant qu’il faut vaincre politiquement tous ces chefs ouvriers, voulant nous aller promener du côté de la place de la République !

  5. Peut-être bienvenu le moment de proposer sur le sujet une petite heure de quinto-logue…chacun(regards différents) à sa place ayant quelque chose d’intéressant à dire et pouvant l’exprimer sans être interrompu… ?
    [[ Ne pas hésiter à regarder et bien écouter ..avant d’éventuellement « modérer » (si ce site/Taddéï reste « pestiféré » )…merci. ]]
    https://www.les-crises.fr/interdit-dinterdire-gilets-jaunes-suite-ou-fin/

    1. Voilà qui bat en brèche les analyses hâtives sur le caractère franco-français et rétrograde du mouvement des GJ.

      Il y a des aspects rétrogrades dans ce mouvement, certainement, mais ils n’en constituent pas l’essentiel ; la rigueur intellectuelle veut qu’on analyse ce qui en fait un mouvement inédit si l’on réunit divers éléments qui en font au total une spécificité historique, politique.
      Pour résumer les Gilets jaunes c’est : un mouvement spontané, populaire, parti hors des villes avec la contestation d’une taxe sur l’essence autour de laquelle se cristallise rapidement un malaise social avec de multiples revendications dont le point commun est le refus des inégalités et de l’injustice ; un mode opératoire qui consiste à bloquer des ronds points, avec concomitamment des manifestations hebdomadaires dans les villes qui concentrent l’attention des médias et où peuvent s’opérer des convergences comme on l’a vu avec la jonction entre marcheurs pour les climats et gilets jaunes ; pas de leader incontesté ; un ralliement d’une large partie de la population et de beaucoup d’intellectuels qui y voient un fort potentiel de remise en cause du statu quo ; un écho, une appropriation au delà du cadre national. Le fait que ce mouvement ait pris une telle tournure infirme la thèse selon laquelle un évènement survenu dans un cadre national, causé par une conjoncture locale ne puisse avoir un impact au delà du périmètre national.
      Ceux qui croient en l’Europe ne peuvent plus ne pas tenir compte de ce fait. Il n’y a aucune incompatibilité entre le fait de mener des luttes au niveau national et le fait d’oeuvrer pour la justice sociale au niveau européen, mondial. Une lutte au niveau local peut potentiellement être ‘contagieuse’.
      Bien entendu ces mouvements peuvent potentiellement servir les intérêts de l’extrême-droite, mais ce serait une erreur d’analyse que de l’attribuer à leur caractère spécifique.
      Le débouché politique des ces mouvements est incertain, mais il est encore plus certain que si les gouvernements en place ne font rien pour remédier aux revendications de fond dont ils sont porteurs, ils alimenteront in fine la colère stérile du ressentiment. N’inversons pas l’ordre des causes et des effets. A quoi joue par exemple Emmanuel Macron lorsqu’il fait d’un débat sur l’identité nationale et l’immigration une réponse aux Gilets jaunes alors que ceux-ci demandaient plus d’égalité ?

      1. Concernant le jeu d’Emmanuel Macron, la réponse est malheureusement limpide : le fascisme en col blanc qu’il représente va tendre la main à son collègue en col bleu afin d’empêcher toute remise en cause du pouvoir de l’argent.

        Pour ce faire il convient de proposer un storytelling pour les européennes, où les nouveaux damnés de la terre, les réfugiés, remplaceront dans les esprits les puissances financières et économiques qui mènent l’humanité à l’extinction. Dans un cadre hystérisé rendant inaudible tout débat sérieux, chacun sera alors prié de choisir son catcheur préféré : moi où le chaos nationaliste contre moi où le chaos européiste.

        Sans oublier bien sûr qu’il s’agit de désigner des députés européens qui disposeront à-peu-près du même pouvoir que leurs collègues disparus du Soviet des nationalités de l’URSS. Si ce n’est tout à fait rien, du moins pas grand-chose. Une énième preuve qu’en « démocratie-représentative », la politique n’est que la division spectacle du capitalisme.

        Alors le Giec nous donnant une petite dizaine d’années pour changer radicalement nos économies et éviter un génocide planétaire, quel est le scénario qui vous parait le plus réaliste ?

        1- Le loup va devenir agneau : les institutions misent en place par le capitalisme et nous menant à l’extinction vont se réformer toutes ensembles et de manière coordonnées, dans tous les pays à la fois, et dans les 10/12 ans que nous laissent les scénarios du Giec pour agir.
        2- La démocratie directe (pléonasme) va s’imposer : les peuples faisant les lois pour la sauvegarde de l’humanité vont remplacer les riches faisant la loi pour leur plus grand et définitif malheur.
        3- Ne sachant plus quoi faire, nous allons faire ce que nous savons faire : le bateau coulant, les rats vont unir leurs efforts pour… s’entretuer. Variante « optimiste », les rats les plus riches vont se lancer à corps-perdu dans la géo-ingénierie et le transhumanisme.

        Personnellement, je dirais 97% de (mal)chances pour le scénario trois, 3% de chances pour le deux et 0% pour le un.

        Conclusion : 3% de chances c’est toujours mieux que rien…

        1. Je vote pour le scénario des rats, c’est celui qui est en place déjà partout, et qui va se réaliser, suffit de voir l’état du monde et des mentalités. Les dépenses militaires sont stratosphériques alors qu’on est en temps de paix relatif. Et paradoxalement c’est le plus « contrôlable » et le plus techniquement maîtrisé. Un épiphénomène comme les GJ n’y change rien.

        2. Un sourire (jaune?) quand même….Impossible (pour moi) de rater ici l’occasion de suggérer une quatrième occurrence pour votre liste , même (et surtout..) si c’est une phrase à tiroir où l’on peut lire ce qu’on veut … :
          4- (Espérer)(Croire) que le GIEC (se)(nous) trompe… ^_^
          ((sans rancune..je sais que le sujet mérite plus de sérieux..))

          1. Il est effectivement possible que le Giec se trompe, les scientifiques sont d’ailleurs les premiers à le reconnaitre. Mais pas dans le sens espéré.
            Les climatologues savent qu’ils existent des points de bascule à partir desquels le réchauffement cesse d’être linéaire, pour connaitre des accélérations brutales pouvant changer le climat de la planète d’une manière bien plus rapide que prévue.

            Mais la complexité des interactions est tellement monstrueuse, qu’ils ne savent pas où exactement se situent ces points de bascule. Seulement que nous nous en approchons de plus en plus rapidement.

            La seule chose absolument certaine, comme vient de le prouver l’échec de la Cop 24, est que le capitalisme empêche toute forme de lutte sérieuse contre le génocide annoncé.

            Au cœur de la recherche, les « points de bascule » du climat

            https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/au-coeur-de-la-recherche-les-points-de-bascule-du-climat_109877

  6. Une nasse ! Le gouvernement Macron Philippe passe tout les jours en revue leurs forces de l’ordre, tant il ne lui reste que s’adosser sur cet Etat militaro-policier bourgeois, dans le but d’espérer encore rester un temps aux affaires. Prier !

    Paris aujourd’hui était une nasse, où changer simplement de trottoir pour tout à chacun, étaient fermement empêché par une armée de CRS.

    La population et les gilets jaunes ne pouvaient pas légitimement se révolter contre ces multiples interdits, ces abus de pouvoir manifeste, parce qu’une fois les partis de la droite et de l’extrême droite française en reflux, parties, la gauche n’était pas encore là, l’extrême gauche aux affaires ( enfin celle qui avait le mérite d’être là ), pas encore très à l’aise a assumer ses responsabilités historiques.

    Aujourd’hui en cet acte V , ce devait être à l’aristocratie de la classe ouvrière de rentrer dans le mouvement révolutionnaire des gilets jaunes. Ne l’avait on pas appeler à une grève de 24h00 la veille ?

    Hélas les directions de ses organisations historiques en auront décidées autrement.

    Là la raison d’une faible mobilisation ! Là cette sensation de délitement alors qu’aucune revendication propre au prolétariat n’est un tant soit peu seulement évoquée !

    Il y aura un acte VI ! Il y aura maintenant – immédiatement- une suite au mouvement ouvrier révolutionnaire des gilets jaunes, d’autant que dans les prochains jours, la base militante ouvrière contraindra les directions ouvrières des partis et syndicats de gauche, à déposer unie, une demande de rassemblement sur la place de la Concorde pour samedi prochain, un rassemblement qui devra être central et national avec comme seul mot ordre la démission de Macron.

    Ce million et plus de travailleurs fera tomber Macron !

    Dans le cas contraire le novembre décembre des gilets jaunes n’aura été qu’une première vague d’une contestation populaire et générale de l’ordre bourgeois.

    1. Il y a une chose que je comprends mal, pourquoi la base est-elle si ‘disciplinée’ et attend-elle que les directions donnent le feu vert pour se mobiliser ? On le voit bien, les directions syndicales ne font plus de grèves efficaces. Cela ne date pas de ces dernières semaines, cela fait des années que cela dure.
      Question subsidiaire, pourquoi les bases élisent-elles des directions si peu enclines à mener des actions d’envergure.

      Quoiqu’il en soit, j’espère que samedi prochain se produira l’improbable ! Si l’union arrivait ce serait un moment historique.

      1. Il n’y aura rien samedi prochain qu’un peu moins de gens dans les rues, un peu moins de gens sur les ronds points. Mort à petit feu. Restera des braises pour le prochain brasier.

        1. Fatigue des troupes. Une pause s’impose.
          La suite fin janvier avec la retenue à la source de l’impôt sur le revenu (choc psychologique) et la non-augmentation du SMIG promise (c’était du flan ont s’en doutait).

    2. Eninel, comment cela s’appelle quand on prend ses rêves pour des réalités et qu’on dénie les faits ?

      Faut se faire au constat que la population dans son ensemble, elle ne réagit pas. Juste en approuvant ou pas par sondages interposés et le tout montant ou descendant au rythme des événements et de la pensée unanimiste.
      Tu parles d’une Révolution. Elle sera vite absorbée, digérée, oubliée. Jusqu’à la prochaine crise. On n’a pas fini de voir des soubresauts et des convulsions pendant cet effondrement généralisé.
      Mais je peux me tromper.

  7. @ Pierre-Yves Dambrine et CloClo

    Croyez bien que nous même, nous nous posons les mêmes questions que vous.

    Peut être sommes nous plus curieux, et pour comprendre, régulièrement nous nous tournons vers les analyses marxistes d’un autre temps .

    Après tout les difficultés du moment sont loin d’être nouvelles.

    « pourquoi la base est-elle si ‘disciplinée’ et attend-elle que les directions donnent le feu vert pour se mobiliser ? »

    Et pourquoi les gilets jaunes au départ ont-ils attendu l’impulsion du RN ?

    Pourquoi cette après midi les électeurs de droite et d’extrême droite ont-ils en partie suivi la consigne de leurs partis ? qu’ils ont brillé par leur absence !

    Le prolétariat a besoin de partis et de syndicats pour l’aider dans sa compréhension de la lutte des classes. Tout comme les autres classes sociales également, bourgeoisie incluse.

    « …Question subsidiaire, pourquoi les bases élisent-elles des directions si peu enclines… »

    De cette base syndicale aujourd’hui il en reste peu de chose. Ce n’est pas un scoop.

    Lorsqu’un stade supporte un club, que les dirigeants de ce club font perdre l’équipe pendant plus de trente ans, maintenant en place un entraîneur toujours le même, un nul, fatalement l’équipe finit par jouer devant des gradins vides.

    Le syndicalisme ouvrier aujourd’hui, c’est une grosse tête bureaucratique débile, sur un petit corps malingre.

    Mais ce n’est pas parce que le salarié n’est plus encarté qu’il ne lit pas les tracts syndicaux, qu’il ne se fait pas influencé par les directions syndicales.

    Le paradoxe est là.

    L’ouvrier traditionnellement, presque mécaniquement, se tourne vers ce qui lui parait comme le plus proche de lui : son syndicat.

    Pour ce qui concerne la démocratie dans les syndicats, chacun sait, du moment où il a fréquenté un peu le milieu, que les permanents syndicaux, pour rester en permanence aux affaires, ont un art consommé d’organiser des élections orientées et gage de leur stabilité sociale.

    « …Eninel, comment cela s’appelle quand on prend ses rêves pour des réalités et qu’on dénie les faits ? … »

    J’essaye de rester au plus près des faits. Partout autours de moi je passe dire qu’il faut rompre avec l’idéologie soixante-huitarde :

    Soyons réaliste demandons l’impossible !

    Et bien plutôt exiger de la gauche, des chefs ouvriers :

    Soyons réaliste demandons le possible !

    L’année dernière les appareils politiques de gauche ont été détruit . Aujourd’hui l’orientation du dialogue social est entrain de détruire les appareils syndicaux.

    Prenez la juste mesure de ce qui est entrain d’arriver à l’occasion des élections professionnelles dans les entreprises.

    Pour la CGT et FO c’est la bérézina !

    Nous nous adressons à ces appareils et nous leur faisons toucher du doigt , que peut être est-il temps que nous nous unissions contre la ligne pro Macron de Martinez ?

    Martinez est gentiment entrain d’envoyer à Pole emploi son appareil bureaucratique !

    Est ce impossible que nous expliquions à JC Mailly lors d’un Congrès que sa politique on en veut plus ???

  8. « Mais c’est encore une fois chacun dans son couloir ! Il est tragique que la gauche ne se rende pas compte que l’enjeu, aujourd’hui, n’est plus de conduire une liste, ni de se vautrer dans le confort de l’inefficacité, de la stérilité, du manque d’imagination », dit l’ancienne députée européenne. Avant d’ajouter : « Lorsqu’une société traverse un moment de désarroi aussi profond, la parole politique ne peut se contenter d’être tribunicienne. Elle doit être transformatrice.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/16/gilets-jaunes-christiane-taubira-juge-que-la-responsabilite-de-la-gauche-est-tres-lourde_5398275_823448.html

    Le Peuple veut que Macron parte.

    La Gauche ( partis syndicats ) doit être au service du Peuple et le réunir sur la Place de la Concorde.

    Le plus tôt sera le mieux !

  9. Ou en sommes-nous de l’appel de la radicale de gauche Christiane Taubira du Week end dernier ?

    « La justice sociale, les conditions de travail, le niveau de vie, la mobilité, l’exclusion, la paupérisation, l’urbanisme qui isole : tous ces sujets sont ceux de la gauche », dit-elle fort justement.

    Elle avertit : « … si la gauche ne comprend pas qu’elle a un rendez-vous à honorer, je ne veux pas être là juste pour lui maintenir la tête hors de l’eau… »

    « la gauche est dans un état désespéré et désespérant » conclut-elle cinglante !

    https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-christiane-taubira-la-gauche-est-dans-un-etat-desespere-et-desesperant-3821495

    Dans la bouche de cette politicienne et ancienne ministre bourgeoise, au combien co-responsable de l’état désespéré de la gauche aujourd’hui, cet interview ne manque pas de saveur ni de sel.

    Néanmoins de la part d’une militante de gauche anti raciste reconnue, très influencée par l’oeuvre d’ Aimé Césaire, interpellant ses petits copains « désespérant », pour leur livrer sans ambages cette vérité : « si nous ne nous mettons pas à la tête des gilets jaunes, c’est l’extrême droite qui le fera », cette prise de parole est un éclair de lucidité dans un paysanne politique de plomb !

    Un acte politique fort et courageux ! l’expression politique que dans les milieux dirigeants de la gauche, la peur du syndrome Bolsonaro là aussi monte !

    Le statu quo est impossible ! Nous courons tous à la catastrophe !

    Maintenant que nous voyons que dans les désespérantes directions des partis et syndicats de gauche, cet appel n’a aucun écho, démontrant en cela la justesse de l’analyse de Taubira, cet appel doit être pour nous militants ouvriers révolutionnaires, militants à la base des syndicats, au NPA, à LO, au POI et POID, le déclic, la volonté de constituer rapidement un front révolutionnaire.

    Ce Front devra apporter une direction politique provisoire aux gilets jaunes. Ce mouvement livré à lui même en a grand besoin actuellement.

    Ce Front peut très bien trouver sa place au sein et dans le cadre du Front Social actuel.

    Rassemblé dans une force politique unie et révolutionnaire, en responsabilité, nous apporterons à court terme au gilets jaunes conseils, à moyen terme une direction naturelle, celle de la gauche.

    Il est absolument faux d’avancer l’idée que les gilets jaunes rejettent par principe l’organisation et une direction !

    Ce qu’ils condamnent et rejettent, nous le faisons aussi, c’est la malhonnêteté des mandats électifs systématiquement bafoués, c’est la délégation de pouvoir sans contrôle, c’est ce qu’ils vivent actuellement, à voir des petits marquis médiatiques opportunistes, oser parler en leur nom, sans être élus.

    Il est absolument faux d’avancer l’accusation selon laquelle les gilets jaunes rejettent la gauche historique ! La Gauche de 1789, 1793, 1830, 1848, 1871, 1936, 1945, 1968, 1981, 1995, 2005, et même 2012 lorsqu’il était encore question de s’attaquer à la finance et au capitalisme !

    Ce qu’ils condamnent et rejettent, nous le faisons aussi, c’est la gauche responsable, gérante honnête et loyale du capitalisme en crise, depuis ces trente dernières années, les Mitterrand, Fabius, Jospin, Aubry, Mélenchon, Buffet, Taubira, Hollande, Macron, Valls.

    Une gauche qui depuis le début du mouvement n’a su que les caricaturer, n’a voulu que les insulter, ne cherche qu’à les perdre, pour qu’enfin puisse reprendre un dialogue social si nécessaire à Macron.

    Oui les gilets jaunes vomissent cette gauche, nous aussi, qui depuis le début du mouvement, en complicité étroite avec les directions syndicales, se tient à distance d’eux, ne leur apporte aucune aide, aucun conseil, ne leur ouvre aucune perspective et aucun avenir.

    Oui les gilets jaunes, et cela ne fait plus de doute dans les milieux politiques éclairés, est un mouvement de contestation majoritairement de salariés. Pour vaincre Macron il a un besoin vital d’organisation et d’une direction politique, il a besoin de la gauche.

    Cette organisation et cette direction politique , c’est à la gauche à l’apporter très vite. Elle ne le fera pas sans en être contraintes. c’est un doux euphémisme à affirmer cela !

    La mort prévue est la plus odieuse des morts, il faut contraindre ces directions ouvrières centrales et nationales ( partis-syndicats ) à se constituer en un Front Unique Ouvrier.

    Mais pour que cette gauche désespérante se mette en mouvement, pour que cette gauche comprenne qu’elle a un rendez-vous à honorer, qu’elle est de toute façon entrain de jouer sa peau, il nous faut nous révolutionnaires, nous réunir dans le Front Social, non pas pour être coche, mais pour être mouche du coche !

    Ce n’est pas au NPA d’appeler à la grève générale ! Cela est ridicule ! Par contre c’est à la direction du NPA d’être moteur de la constitution d’un Front uni révolutionnaire, d’un Front Social !

    Sortons la tête de la gauche hors de l’eau , ou subissons passivement et sans volonté révolutionnaire, un requiem pour les imbéciles et les cons, nous menant tout droit à Bolsonaro !

    Dehors Macron ! Vite un Front Unique Ouvrier ! C’est notre seul espoir !

    1. Ne dirait on pas plutôt un Front Ouvrier Unique, Eninel ? Mais tu as vu toi même l’impasse dans l’acronyme…

      Bon ben c’est FOUtu cette fois aussi et encore, as usual quoi !

      1. Un article qui fait un point d’étape et qui en termes physiques dit combien l’énorme énergie sociale accumulée n’est pas prête de se dissiper. À ce stade, tous les scénarios sont possibles, mais on peut être au moins d’accord sur une chose avec l’individu nommé président de la République par les plus puissants des intérêts privés, c’est que rien ne sera plus jamais comme avant !

        Pourquoi la colère sociale n’est pas près de s’apaiser
        20 décembre 2018 Par Laurent Mauduit

        Face au puissant mouvement des « gilets jaunes », le chef de l’État a dû prendre des mesures pour stimuler le pouvoir d’achat. Mais il s’y est résolu de la pire des manières : en essayant qu’aucune des dispositions prises ne contrevienne à sa doxa néolibérale.
        Dans l’histoire sociale française, le plan Macron fera indéniablement date. Car au lieu de battre en retraite de manière franche face aux « gilets jaunes », et d’admettre qu’il avait conduit jusque-là une politique économique injuste, il a choisi de faire mouvement, mais en avançant en crabe. Et il a fini par sortir de son chapeau des mesures totalement tordues de sorte que le pays soit abusé et puisse y voir un vrai plan de relance sans que la doxa néolibérale qui lui sert de bible depuis le début de son quinquennat en soit véritablement ébranlée.

        Le résultat, c’est donc ce projet de loi présenté mercredi 19 décembre en conseil des ministres et qui va maintenant être examiné en urgence par le Parlement. Un projet de loi qui veut faire croire aux gilets jaunes qu’ils ont été entendus, tout en faisant clairement passer le message aux milieux d’affaires que l’Élysée continuera de défendre leurs intérêts. Bricolé dans l’urgence, portant la marque de cette haute technocratie du ministère des finances qui veut systématiquement avoir le dernier mot, ce plan témoigne donc tout à la fois de la débâcle que connaît aujourd’hui Emmanuel Macron, et de l’amère victoire qu’engrangent aujourd’hui les gilets jaunes.
        Chacune des mesures porte la trace de cette ambivalence : on y discerne le camouflet que vient d’essuyer le chef de l’État ; mais on y trouve aussi la confirmation que les gilets jaunes ont mille bonnes raisons d’éprouver une colère profonde à l’encontre de ce pouvoir qui, après avoir fait mine – de mauvaise grâce – de les écouter, cherche pour finir à les duper.
        Le salaire minimum est la première illustration de cette duperie. En ce domaine, la colère sociale vient de loin. C’est en 1982-1983, lors du virage dit de la « rigueur » que le gouvernement d’union de la gauche de l’époque, conduit l’une des réformes sociales les plus graves de l’après-guerre, celle de la désindexation des salaires sur les prix. À l’époque, Lionel Jospin avait fait mine de croire que la « rigueur » – en réalité, l’austérité salariale – ne serait qu’une « parenthèse ». Mais, cette parenthèse n’a jamais été refermée. Et la désindexation salariale – la « désinflation compétitive » selon le sabir socialiste de l’époque – est devenue le socle des politiques économiques conduites ultérieurement aussi bien par la droite que par les socialistes.

        Et dans la foulée, des menaces ont commencé à peser sur le Smic. Certes, aucun gouvernement n’a osé le supprimer – même si presque tous en ont rêvé. Mais les « coups de pouce » (c’est-à-dire les hausses supérieures à l’indexation légale obligatoire) sont devenus de plus en plus rares. Et finalement, à partir de 2007 (au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy) jusqu’à aujourd’hui, il n’y a plus eu un seul « coup de pouce ». Ou plutôt si, il y en a eu un, décidé par François Hollande, au lendemain de son accession à l’Élysée : le chef de l’État a accepté un geste équivalent à… 20 centimes d’euro par jour pour les smicards, à compter du 1er juillet 2012. Une quasi-insulte à l’égard de ceux qui avaient voté pour lui.
        Mais la désindexation salariale n’est pas seule en cause. La précarité du travail est venue s’ajouter à ces politiques d’austérité, contribuant à tirer encore plus bas les revenus des salariés les plus défavorisés. Alors qu’au début des années 1980 près de 90 % des emplois créés l’étaient sous la forme de contrats à durée indéterminée (CDI), la proportion s’est progressivement inversée : désormais près de 85 % des emplois créés le sont sous les statuts divers que les statisticiens dénomment les « formes particulières d’emploi », c’est-à-dire les CDD, l’intérim, le travail à temps partiel, les petits boulots divers, etc.
        En bout de course, on est parvenu en France à copier la caractéristique la plus sulfureuse du modèle du capitalisme américain : le travail ne protège plus de la pauvreté !
        C’est cette colère qui s’est soudainement exprimée sur les ronds-points. La colère de citoyens qui n’arrivent plus à boucler leur fin de mois, tant le système est devenu injuste.
        Face à cela, il aurait été cohérent que le pouvoir fasse un vrai geste et profite de l’indexation légale obligatoire du Smic, qui intervient chaque 1er janvier, pour décider d’y ajouter un « coup de pouce ». Le premier véritable depuis plus de dix ans.

        Mais sur ce sujet du Smic, Emmanuel Macron a toujours défendu la doxa de Bercy : jamais de « coup de pouce » ! Il fait partie de cette génération de hauts fonctionnaires issus de l’Inspection des finances qui ont le Smic en détestation. Conseiller de François Hollande à l’Élysée, il est l’un de ceux qui ont le plus pesé pour qu’aucun geste ne soit consenti aux salariés les plus modestes. Et cette intransigeance n’a pas varié quand il a, à son tour, accédé à l’Élysée.
        Ce dogmatisme antisocial se retrouve dans le plan qui vient de voir le jour. Car finalement, la hausse de 100 euros du Smic qu’Emmanuel Macron avait suggérée lors de sa dernière intervention télévisée ne verra pas le jour. En plus de l’indexation légale obligatoire, c’est en fait la prime d’activité qui permettra d’arriver aux 100 euros annoncés par le chef de l’État.

        Ce qui pose une cascade de problèmes. D’abord, il s’agit d’une aide sociale octroyée sous conditions de ressources. Il faudra donc quelque temps avant que les caisses d’allocations familiales identifient les foyers éligibles. La prime sera-t-elle versée au plus tard le 4 février, en complément du Smic versé en janvier, comme le gouvernement s’y est engagé ? Beaucoup d’experts en doutent, pointant l’amateurisme du pouvoir, et les couacs innombrables qui ont accompagné l’annonce du plan du gouvernement.
        L’État va se faire de la trésorerie sur le dos des citoyens
        Et on aurait tort de sous-estimer l’impact que pourrait avoir sur beaucoup de foyers disposant de revenus modestes un retard de paiement. D’autant qu’entrera en vigueur au même moment la réforme périlleuse du prélèvement à la source. Or, comme Mediapart l’a établi, de nombreux Français parmi les plus modestes, ceux notamment qui sont entrés au chômage en 2018, ou qui ont basculé dans la retraite la même année, ou tous ceux dont la situation a changé (un divorce, par exemple) se verront appliquer un taux d’imposition qui ne correspond plus à leur situation réelle. Ces contribuables pénalisés ne récupéreront le trop-perçu des premiers mois de 2019 que dix-huit mois plus tard. Ce qui risque de faire beaucoup de couacs au même moment.
        Mais, il y a encore plus grave. La prime d’activité est une aide sociale. Et sa hausse n’a rien à voir avec une hausse de salaire. Augmenter un salaire, c’est reconnaître un travail, sa dignité et de son utilité ; tandis qu’augmenter une aide s’inscrit dans une logique de charité publique. Plus concrètement, une hausse du Smic ouvre des droits supplémentaires à la retraite ; une hausse de la prime d’activité n’ouvre aucun droit de cette nature. De plus, comme elle est octroyée en fonction des revenus des foyers, près de 45 % des smicards ne seront pas concernés par cette majoration de 100 euros des revenus. Enfin, il va bien falloir la financer, et ce seront les contribuables ou les assurés sociaux qui, au bout du compte, paieront l’addition.

        L’Élysée se justifie en expliquant qu’il ne faut surtout pas alourdir le coût du travail. Le dogme fait sourire lorsque l’on connaît, dans ce capitalisme de plus en plus tyrannique, ce qu’est le véritable danger : le coût du capital et les profits exorbitants du CAC 40 : en 2017, ils ont culminé à 93,4 milliards d’euros. Dans le même temps, la part de ces profits affectée aux dividendes, qui était d’environ 20 % au début des années 2000, n’a cessé de progresser pour atteindre près de 50 % maintenant. C’est ainsi qu’en 2018, le montant des dividendes distribués par ces mêmes groupes du CAC 40 a atteint 47 milliards d’euros. Ce qui fait de la France le pays champion du monde en matière de distribution de dividendes, comme l’a établi un rapport d’Oxfam.

        En clair, plus les années passent, plus la part des profits qui vont aux dividendes (et non plus à l’investissement) augmente. Au lieu de contrarier cette évolution, Emmanuel Macron l’a encouragée en baissant la fiscalité applicable aux dividendes. La réforme a bénéficié d’une moindre publicité que la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et son remplacement par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), avec à la clef un gain de 3,2 milliards d’euros pour les plus grandes fortunes, mais elle est beaucoup plus grave. Avec l’instauration de la flat tax de 30 % sur les revenus financiers, dont les dividendes, Emmanuel Macron a fait un cadeau quatre à cinq fois plus important aux puissances d’argent. Désormais, les dividendes sont imposés au taux de 30 %, au lieu de l’être au taux marginal de l’impôt sur le revenu, soit 41 %.
        Les mesures qui concernent les retraités – présents en nombre sur tous les ronds-points – sont une autre illustration de cette même duperie. Dans la doxa de Bercy, les plus âgés disposent d’un train de vie insupportable. Quantité de rapports écrits depuis plusieurs décennies par des esprits éclairés de l’Inspection des finances demandent de passer au rabot le pouvoir d’achat des retraités.

        En la matière, quand Emmanuel Macron a annoncé ces mesures pour soi-disant relancer le pouvoir d’achat, il a fait en sorte de reculer sur des volets accessoires de son plan et de maintenir le cœur de son dispositif, à savoir le plan d’austérité contre les retraités.
        Le gouvernement a concédé l’abandon du relèvement de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités disposant d’une pension mensuelle inférieure à 2 000 euros. « Nous allons accélérer les mesures qui permettent de distribuer du pouvoir d’achat », a promis lundi dernier Édouard Philippe dans un entretien aux Échos. Mais au lieu d’accélérer, le gouvernement va devoir marquer le pas. Car pour identifier les retraités disposant d’une pension inférieure à 2 000 euros, l’administration doit disposer des revenus déclarés par les intéressés, ce qui ne sera possible qu’au printemps. Et par voie de conséquence, les personnes susceptibles de bénéficier de la suppression de la hausse de la CSG devront patienter : au 1er janvier, ils seront assujettis à la CSG majorée de 1,7 %, et ne récupéreront le trop-perçu qu’au lendemain du 1er juillet suivant. En clair, avec le prélèvement à la source comme avec la hausse de la CSG, l’État va se faire de la trésorerie sur le dos de citoyens modestes.
        Les subtilités de mauvais goût de Gilles Le Gendre

        La situation est encore plus cafouilleuse que cela, puisque, par ricochet, la CSG va devenir pour les retraités de plus en plus complexe. Initialement, la CSG était un prélèvement simplissime, ce qui était le gage de son équité : même s’il s’agissait d’un prélèvement proportionnel, donc moins juste qu’un prélèvement progressif, elle avait l’avantage de la clarté, puisque tous les assujettis se voyaient appliquer un même taux unique.
        Dorénavant, la CSG pour les retraités va avoir quatre taux différents, selon les niveaux de revenus : 0 %, ou 3,8 %, ou 6,6 % ou 8,3 %. Il ne s’agit certes pas d’une transformation de la CSG en un impôt progressif, puisque le même taux s’appliquera à toute la pension du même retraité. Mais quand un prélèvement dispose de quatre taux différents, peut-on encore dire qu’il s’agit d’un prélèvement proportionnel ? C’est l’un des grands talents d’Emmanuel Macron : tout en revendiquant l’héritage intellectuel de Michel Rocard, il est en passe de torpiller la CSG, qui était sa principale invention.

        De plus la désindexation des retraites, qui est maintenue même pour les plus petites retraites, va avoir des effets ravageurs. Le gouvernement entend majorer les retraites de seulement 0,3 % d’abord en 2019, puis de nouveau 0,3 % en 2020, alors que l’inflation sera aux alentours de 1,6 % la première année, et vraisemblablement autant la seconde. Or, les effets de cette mesure sans précédent dans l’histoire sociale contemporaine seront cumulatifs d’une année sur l’autre. En 2019, les retraités devraient ainsi perdre 3 milliards d’euros en pouvoir d’achat, et près de 6 milliards d’euros l’année suivante.

        En résumé alors que le gouvernement prétend (fallacieusement) qu’il va mobiliser 10 milliards d’euros pour relancer le pouvoir d’achat, rien que sur les retraités, il va récupérer 9 milliards d’euros en deux ans, c’est-à-dire presque la même somme, grâce à la désindexation. En observant ce tour de passe-passe, on comprend mieux le cynisme de Gilles Le Gendre, qui préside le groupe de la République en marche à l’Assemblée nationale, quand il a fait valoir qu’ils avaient été « trop intelligents », « trop subtils », dans la confection de ce plan. En fait, il voulait dire… trop roublards !

        Dans sa communication, le gouvernement a cherché à faire croire que les entreprises paieraient leur quote-part de ce plan à 10 milliards d’euros, soit 2,5 milliards d’euros à leur charge. « Bercy demande un effort de 2,5 milliards aux entreprises » a ainsi titré Les Échos. Mais la moitié de ces 2,5 milliards, soit 1,8, proviendra du report d’an pour les plus grandes entreprises de la baisse de 33 % à 31 % du taux de l’impôt sur les sociétés.
        Le gouvernement annonce aussi que les oligopoles américains du Net vont être assujettis à une taxe qui devrait rapporter 500 millions d’euros. Mais là encore, l’effort est faible : si ces oligopoles payaient régulièrement leurs impôts en France, ils devraient s’acquitter d’une somme de l’ordre de 3 à 4 milliards d’euros.
        Autant dire les choses clairement : les entreprises sont totalement exonérées de tout effort véritable. C’est dans l’ADN de ce pouvoir, qui vit en totale consanguinité avec les milieux d’affaires.

        De cette consanguinité, il existe une preuve manifeste, qui est celle du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi), dont le maintien est un scandale démocratique bien plus important que ne l’est la suppression de l’ISF. À lire la dernière « Note de conjoncture » de l’Insee, on trouve la confirmation de l’immensité des sommes en cause, bien plus considérables que dans pour l’ISF : « « Au 1er janvier 2019, le CICE sera remplacé par une baisse de cotisations sociales à la charge des employeurs d’un montant équivalent. En 2019, les entreprises verseront des cotisations réduites de 6 % sur les salaires compris entre 1 et 2,5 Smics (soit une réduction de 20,4 milliards d’euros). Par ailleurs, elles percevront le CICE acquis au titre des rémunérations versées en 2018 (20,2 milliards d’euros). L’année 2019 sera donc “double” en termes de dépenses publiques », écrit l’Insee.
        L’Institut ajoute tout aussitôt : « Mais son effet en termes d’incitation à l’emploi est incertain. » En clair, le gouvernement engage pour 2019 plus de 40 milliards d’euros au profit des entreprises, tout cela pour un effet sur l’emploi qui sera… « incertain » !
        Ici ou là, certains gilets jaunes avaient relevé cette imposture. Et ils demandaient à Emmanuel Macron non seulement de « rendre l’ISF » mais aussi, de « rendre le CICE ». Car le CICE est un double symbole. Dans le prolongement de ce vrai-faux plan de relance, il permet de mesurer qu’Emmanuel Macron s’accroche plus que jamais à sa politique de l’offre. Mais il permet aussi de vérifier qu’un gouvernement progressiste, voulant mettre en œuvre un véritable plan de relance du pouvoir d’achat, pourrait disposer de marges de manœuvre budgétaires considérables, sans même déséquilibrer les finances publiques.

        En tout cas, l’analyse méticuleuse du plan Macron ne laisse guère place au doute : les mesures annoncées sont bancales et fragiles et ne sont assurément pas de nature à apaiser la colère sociale.

      2. @ Cloclo

        Front ouvrier unique ou Front unique ouvrier, c’est l’urgence du moment camarade, et c’est le leader du parti petit bourgeois EELV, Jadot , qui vient fort à propos le confirmer ce matin.

        Il dit ce matin : « … »Je n’ai pas envie de rentrer dans ces magouilles (…). Il faut des écologistes pour porter l’écologie. Je n’ai pas envie de faire de la tambouille politicienne », a déclaré Yannick Jadot sur RMC. « Ce n’est pas la nostalgie qui va nous sauver (…) Le minimum quand on fait de la politique, c’est de tirer des leçons de ses erreurs », a-t-il ajouté. « Je n’ai pas envie que mes enfants me disent que j’ai préféré sauver le PS, plutôt que le climat » … »

        http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/12/21/97001-20181221FILWWW00079-europeennes-jadot-n-a-pas-envie-de-rentrer-dans-les-magouilles-de-royal.php

        « Je n’ai pas envie que mes enfants me disent que j’ai préféré sauver le PS, plutôt que le climat » … » nous dit ce leader de la gauche ancienne. Celle des magouilles et renoncements, celle qui confie à la bourgeoisie la tâche de sauver la planète !

        Nous , nous disons à nos enfants, que nous allons sinon sauver le PS, à tout le moins l’utiliser immédiatement, et l’intégrer dans un Front unique ouvrier, qui va s’attaquer aux racines du mal, au capitalisme et à la propriété privée des moyens de pollution, dans la perspective des Etat Unis Socialiste d’Europe.

        La Gauche a pris bien des formes dans son histoire, du comité de salut public au front populaire, en passant par une Commune de Paris qui tremblait à faire main basse sur l’or des ( bourgeois) français et de la banque de France.

        Nous aussi nous tirons des leçons des erreurs des expériences passées !

        Seulement voilà, aujourd’hui, tout pas en avant des gilets jaunes, et plus généralement du peuple, va être conditionné par la capacité et la lucidité politique, qu’aura une direction ouvrière, de faire des incursions dans la propriété privée bourgeoise.

        Rétablissement de l’ISF au nom d’une élémentaire justice fiscale !
        Nationalisation sans indemnités ni rachat des autoroutes !

        Confiscation des biens sur le territoire, pour tout individu refusant l’impôt, spécialiste de l’optimisation fiscal !

        Toute ces mesures ne pourront être prises que par un gouvernement PS PCF NPA LO , soutenu par la CGT , FO , FSU.

        Les verts refuseront sans aucun doute ces mesures de salut public, ils nous désigneront comme des dictateurs. Bien leur en face. Leur militants et électeurs petits bourgeois verront bien où est leur intérêt bien compris.

        Essayer de sauver le climat avec Jadot et Trump ?

        Ou bien plutôt, allez au socialisme avec le prolétariat en gilet jaune, sachant qu’il ne pourra pas y avoir de socialisme sans démocratie, comme il ne peut pas y avoir de démocratie et d’écologie réelle sans socialisme !

  10. Un mouvement ouvrier révolutionnaire gilets jaunes qui tourne en rond ce samedi 22 décembre, livré à lui même où à quelques douteux aventuriers apolitiques, donc fascisants.

    Que pouvions nous espérer de plus ?

    Une participation beaucoup plus importante que ce que les médias affirment.

    Nombre de tension partout dans le pays.

    Toujours des actes et des arrestations arbitraires.

    Toujours un mutisme coupable des chefs ouvriers, se refusant d’épouser une ligne révolutionnaire, alors qu’historiquement la gauche, c’est la révolution !

    Les directions ouvrières ( partis syndicats ) non seulement ne dénoncent pas les manières condamnables de cet état de plus en plus policier, ne demandent pas le retrait immédiat des flics de Macron, mais de plus ne songent absolument pas apporter une tête au mouvement.

    Comme Macron ils espèrent que vite ces gilets jaunes meurent de leur belle mort.

    Et là ce samedi ils en ont encore pour leur argent, le Peuple ne plie pas.

    Le canard est toujours vivant !

    Il y a un weekend redoutable qui pointe.

    Celui du samedi 29-dimanche 30 et lundi 31. Surtout le 31 décembre évidemment.

    Contrairement aux attentes de la caste politique et syndicale qui, en défense inconditionnelle de la nouvelle noblesse des privilèges, la bourgeoisie, prie le petit jésus que tout ce désordre cesse.

    Le mouvement ouvrier révolutionnaire des gilets jaunes ne reflue pas, loin de là.

    Il se politise à la vitesse de la lumière. Les masses apprennent vite dans les périodes révolutionnaires. Beaucoup plus vite que les petits barons de la gauche, qui en refusant de faire jouer à la gauche son rôle historique, passent de plus en plus pour ce qu’ils sont : des hystériques et fanatiques défenseurs de l’ordre bourgeois !

    Poursuivons à exiger de ces barons hystériques qu’ils rompent avec le capitalisme, avec la V République, qu’ils exigent eux le retrait des forces de l’ordre bourgeois et la démission de Macron.

    Qu’ils appellent dans l’unité le prolétariat à fêter le nouvel an sur les Champs Elysées le 31 décembre.

    Nous inconditionnellement, en gilets jaunes « CGT frondeur », nous y serons.

    Nous serons là où l’histoire de l’émancipation du prolétariat est entrain de s’écrire.

    Bonne année révolutionnaire 2019 … sans Macron !

  11. « …Stratégie délibérée ou de l’auto-intoxication endogène propre à l’atmosphère politico-médiatique sédimentée par des décennies de pensée conforme!… » écrit Arnaud Benedetti , professeur associé à l’Université Paris-Sorbonne.

    Et comme il aurait raison d’élargir ses recherches aux directions ouvrières ( partis et syndicats ) , qui elles aussi n’ont pour simple et seul objectif, de réduire le mouvement ouvrier révolutionnaire des gilets jaunes à une quenelle !

    « …Il aura fallu qu’aux marges extrêmes du mouvement s’agglutinent «une poignée de misérables», selon la formule du Général de Gaulle au sujet de la collaboration et de ses agents, pour que tout ce qu’une mobilisation charrie de questions sociales, institutionnelles, existentielles en somme, soit réduit au mythe de «la République en danger»…. »

    Répondons à tous ces tartufes du « discrédit et du reductio ad «années 30 », à tous ces vertueux, soufflant dans les trompettes de l’indignation, sonnant par tous ses cuivres l’alarme de la démocratie en péril, à aucun moment, jamais, les événements politiques de cet automne ne peuvent de près ou de loin être comparés au événements du 06 février 1934.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_du_6_f%C3%A9vrier_1934

    A aucun moment les gilets jaunes n’ont tourné leur colère contre l’assemblée nationale, contre la démocratie. Leur ennemi dès le début était le locataire de l’Elysée, symbole bonapartiste d’une république qui n’en est pas une une ! Honte aux chefs ouvriers comme Martinez et tant d’autres qui, en jouant de la confusion, essayent de sauver Macron !

    Mais grâce à l’article de ce monsieur Benedetti, voyons comment procède les Macron, Martinez et Cie , eux les véritables ennemis de la république et de la démocratie :

    Les marcheurs ( et leurs partenaires sociaux ) nous font plus «marcher» qu’ils ne marchent eux-mêmes. Ils nous incitent à adhérer sans réserve à leur storytelling, celui-là même qui consiste à substituer à la complexité du réel la simplicité de la fiction.

    La République, dont ils s’estiment les gardiens serait aujourd’hui la cible de séditieux et de factieux. Ils procèdent à cette figure rusée de l’argumentation qui consiste à prendre une partie d’un concept pour exprimer son ensemble.

    Dieudonné fait une quenelle, tous les travailleurs gilets jaunes sans distinction sont des antisémites évidemment !

    L’exercice consiste à sur-souligner, à majorer une série de faits pour les ériger en métaphore générique d’un phénomène. La conjonction d’incidents aussi moralement répréhensibles et lamentables qu’un geste antisémite, une décapitation symbolique, des heurts sporadiques avec les forces de l’ordre ou des propos isolés et avinés à connotation antisémite fournit ainsi l’énergie indispensable au véhicule de la déconsidération.

    Le temps d’une séquence médiatique, se métastase et devient la métaphore non plus d’une sociologie de la souffrance, mais d’une forme de subversion radicalisée et extrémiste, certificatrice en quelque sorte de ce qui à leurs yeux constituerait la nature profonde des «gilets jaunes».

    C’est bien l’opinion que prend à témoin la macronie dans le but de la désolidariser du «giletisme».

    C’est bien les directions ouvrières qui prennent à témoin l’aristocratie ouvrière de la classe, et qui sur la base d’un infecte syllogisme lui dit :

    Le 06 février 1934 les fascistes français attaquaient l’assemblée nationale symbole de la démocratie, ils le faisaient un an après l’incendie du Reichstag permettant à Hitler d’asseoir sa dictature, or les gilets jaunes eux aussi cherchent à se diriger vers le centre du pouvoir, ne nous embarrassons pas de préciser si ils se dirigent vers le Palais ou le Parlement, donc les gilets jaunes sont des séditieux et des factieux, des fascistes, la carcasse désossée d’un mouvement ossifié aux agissements d’éléments marginaux. A fuir !

    Travailleurs de France ! Comme vous avez de la chance d’avoir des directions ouvrières lucides et perspicaces, qui en vous freinant dans vos tentatives de fraterniser avec les gilets jaunes, vos recherches de rentrer dans l’action avec eux, et vos pressions à ce que nous vous appelions à la grève générale, mieux encore à nous mettre à la tête de la contestation, et vous permettre tous à un million d’envahir la Place de la Concorde, pauvres de vous, mais si nous n’étions pas là, que deviendriez vous en ce moment sinon de pauvres pantins décervelés et désarticulés entres les mains de Lepen !

    À l’heure du post-modernisme, cette volonté d’éradication ne s’exprime certes plus avec le tranchant de la lame de la guillotine mais en recourant à une forme de tapis de bombes «communicant», le fameux «carpet bombing».

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/12/26/31001-20181226ARTFIG00093-on-utilise-les-derapages-de-certains-gilets-jaunes-pour-caricaturer-le-mouvement.php?xtor=EPR-211

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